Après avoir teasé comme à son habitude pour laisser croire aux fans une éventuelle suite au magnifique Bahamut Lagoon (tactical-RPG époque Snes), Square Enix a finalement annoncé un très mystérieux Blood of Bahamut, titre qui mélangeait selon les premières images de l'action-RPG classique avec des boss proche de Shadow of the Colossus. Qu'en est-il vraiment ? L'éditeur a-t-il une fois encore pondu une perle sur Nintendo DS ? Premier élément de réponse, en attendant la sortie européenne.
C'est devenu une habitude :
Square Enix n'a pas réussi son pari d'imposer une licence (plus ou moins) inédite sur
Nintendo DS. En effet,
Blood of Bahamut s'est vendu à environ 30.000 exemplaires lors de sa première semaine au Japon, un score bien en deçà de la principale concurrence incarnée par des ténors du genre :
Monster Hunter,
Phantasy Star Universe Portable… Vous direz, quel rapport entre ces derniers et le dernier SE ? Tout simplement le fait que nous avons ici affaire non pas à un RPG classique, ou même un A-RPG dans le sens propre où on l‘entend, mais à une espèce de titre surtout orienté dans le multijoueurs où on ne rechignera pas à refaire plusieurs fois les mêmes niveaux pour obtenir un équipement de plus en plus puissant. Les déçus peuvent donc déjà passer leur chemin pendant que les fans du genre s'attarderont sur les lignes qui suivent.
Ceux qui ne comprennent pas un mot de japonais rateront probablement l'intérêt des quelques dialogues qui parsèment le jeu mais n'auront pas le moindre mal à progresser vu que le seul but de
Blood of Bahamut sera de combattre les différentes grandes invocations de la saga Final Fantasy, qui nous ont d'ailleurs fait une véritable croissance en gagnant quelques dizaines de mètres de hauteur. Le titre se découpe en mission, le genre de détail qui tend à énerver les fans de RPG mais qui se révèle ici indispensable. Chaque niveau se déroule en plein air, où vous pourrez progresser dans tous les sens (verticalement ou horizontalement) grâce à un amas de plates-formes. Point important, qui fait tout le sens du jeu : une espèce de grosse bêbête (que vous pourrez appeler éons, chimères, G-Force…) se balade autour de votre terrain de jeu, et est bien décidé à montrer qui est le maître des lieux. La vaincre ne sera pas chose aisée, surtout que vous ne disposez pas vraiment d'une grande palette de mouvement : la possibilité de vous déplacer avec la croix directionnelle, l'attaque à grande ou courte portée (en martelant l'écran avec le stylet) ainsi que quelques compétences selon le héros que vous jouez, allant donc de la magie noire à la magie blanche en passant pour les habituelles techniques de combat. Du grand classique.
Revenons en aux grandes créatures, qui peuvent être donc représentées par Ifrit, Shiva ou Bahamut par exemple. Généralement, la chimère se trouvera assez éloignée du point de départ de votre mission. Vous pourrez bien entendu commencer à l'attaquer de loin avec des armes de jet, au risque d'avoir votre mine dépitée face au peu de dégâts causés et aux nombreuses contre-attaques que vous pourrez subir (du genre gros rocher en pleine face). Agir revient donc à devoir progresser justement sur les plates-formes pour approcher la bête. Ce mini-cheminement est d'ailleurs l'occasion d'en découdre avec de petits ennemis sur la route, et donc de récolter quelques matériaux utiles (on va y revenir). Mais ne croyez pas qu'il suffit juste de parvenir face au « boss » du coin. Seule la moitié du chemin a été parcouru et si frapperez plus fort en l'attaquant au corps à corps, la grande dextérité de la chimère (et ses attaques puissantes) vous demandera d'étudier son comportement afin d'en finir au plus vite avec elle. Vous remarquerez alors quelques cristaux sur son corps qui pourront être atteints soit en utilisant des armes de jet, des magies ou, plus satisfaisant, en grimpant directement sur la créatures. Exemple simple à la
Shadow of the Colossus : attendre que la créature frappe la plate-forme de sa main ou de son arme pour grimper dessus.
Si tout ce programme semble attirant, il faut bien avouer que les premières heures passées se sont montrées finalement assez répétitives, la faute à un léger manque de renouvellement dans les situations. Si la manière de combattre les chimères restent différente à chaque fois, le principe ne bouge pas beaucoup, au point de rapidement pointer du doigt l'aventure en solo, et surtout elle. Car s'il y a bien une chose qui parvient à sauver
Blood of Bahamut, hormis son design attachant et la qualité technique, c'est son multijoueurs permettant de parcourir les missions jusqu'à quatre combattants en simultanée (local uniquement). Dès lors, l'aventure en devient bien plus intéressante via cet aspect coopération qui donnera un rôle à chacun : un qui soigne, un autre qui use de magie, un qui s'occupe des petits ennemis sur le chemin, etc. On sent bien l'inspiration d'autres titres cités plus haut avec les « missions libres » qui demanderont de refaire les précédents stages avec des objectifs différents augmentant grandement la difficulté mais qui pourront être traversés bien plus aisément en récoltant tout ce que vous pourrez trouver sur votre route en matière de minéraux. Ces derniers pourront être vendus pour vous acheter de nouvelles armes, qui elles mêmes pourront être fusionner pour de l'équipement encore plus puissant, qui… Enfin, vous m'avez compris.
Si les premières heures passées sur Blood of Bahamut nous aide à penser que nous n'avons pas affaire au hit du siècle made in Square Enix, son multijoueurs sympathique pourra probablement intéresser les amateurs bourgeois prêts à débourser quatre Nintendo DS et autant de jeu. C'est un peu ça, le luxe. Plus sérieusement, attendons d'avoir la version européenne entre nos mains (aucune date annoncée à l'heure actuelle), et ce afin de voir si le coté répétitif perdure tout le long du solo.