Il y a un peu plus de deux ans, nous laissions le commandant Shepard victorieux face à Saren le spectre renégat, ou plutôt le corps possédé de ce dernier par Sovereign, l'un des représentants d'une des races les plus puissantes de la galaxie : les Moissonneurs. Lorsque vous démarrerez ce second épisode, on vous demandera directement si vous souhaitez reprendre votre personnage du premier épisode, homme ou femme donc, afin que vous puissiez gagner quelques bonus (argent, matériaux…) selon le niveau d'expérience que vous aviez en terminant le jeu, et surtout pour que les choix fait dans le premier aient droits à quelques clins d'œil dans cette nouvelle aventure, que ce soit une journaliste que vous ayez envoyé balader ou non, un fan que vous aviez conseillé, la mort d'un personnage, etc. Une bonne idée. Votre personnage prêt, l'aventure peut démarrer.
Mais juste avant, et comme pour le précédent épisode, il va falloir choisir votre classe. On notera d'ailleurs que si vous reprenez une sauvegarde d'un Shepard ayant la classe Soldat, rien ne vous empêche de changer pour exploiter les différentes possibilités de gameplay. On trouve donc six classes différentes : Soldat, Adepte, Sentinelle, Ingénieur, Franc-tireur et Porte-étendard. Trois de base (puissance, technologie ou biotique) et trois autres qui en combine deux à chaque fois. A priori, rien n'a changé par rapport à il y a deux ans mais nous allons voir rapidement que le gameplay a subi quelques bouleversements de taille.
Inutile de rentrer en profondeur dans le scénario de ce second épisode pour ainsi éviter les spoilers à ceux qui ont bataillé ferme pour passer aux travers des nombreux trailers et images depuis l'annonce même du jeu. Nous dirons juste que l'ensemble s'inscrit dans une certaine continuité par rapport à l'histoire des moissonneurs sans pour autant nous apporter tous les éléments de réponses attendues. Pire, le fait que le trois-quarts de l'aventure soit consacré au recrutement d'un nouvel équipage donne davantage l'impression de « recommencer » plutôt que de « continuer ». Non pas que le scénario soit mauvais, précisons le, juste qu'il n'est pas à la hauteur de nos (trop) grosses attentes. En revanche, rien à signaler au niveau des scénarios annexes à l'histoire principale. Que ce soit dans le background des différentes planètes visitées ou dans l'histoire de chacun des membres qui nous entourent, on en a clairement pour notre argent, surtout que la plupart montrent un charisme supérieur aux personnages principaux du premier opus. Assurément l'un des points forts du jeu. Indiquons à ce propos qu'à l'instar de
Dragon Age : Origins, vos compagnons pourront vous donner à un certain moment une quête secondaire qui leur est propre et qui permettra là encore d'en apprendre davantage sur eux.
Techniquement parlant, le jeu fait oublier les aléas du passé avec une modélisation bien plus poussée de tout ce qu'on peut voir à l'écran (visage, décors, armes…) et une quasi absence de retard dans l'affichage. En revanche, on se tape malheureusement des bugs qui n'existaient pas avant, certains assez banals comme des petits sursauts dans l'animations lors des phases de dialogues, d'autres beaucoup plus graves (mais très rares) avec mon trio de personnage qui s'est soudainement retrouvé à marcher à cinq mètres du sol, m'obligeant à recharger ma dernière save. On sursautera également que la plupart des « scènes » de transition (ascenseur, atterrissage sur une planète, sas de désinfection, etc.) ont été purement et simplement supprimées au profit de classique temps de chargements. Heureusement, l'esthétisme générale (bien plus sombre que dans l'épisode précédent) rattrape le tout, d'autant plus aidé par le système de dialogue toujours aussi parfait et autorisant quelques échanges plus crus (sexe, insultes) qu'à l'accoutumée. D'ailleurs, souvenez-vous du principe d'interruption des dialogues annoncé puis annulé dans le premier. Hé bien, il est enfin présent. Concrètement, pendant certaine scène, une sorte de QTE indiquant l'une de vos deux gâchettes (conciliation ou pragmatisme) apparaît pendant une petite seconde et vous pourrez ainsi, si vous le souhaitez, appuyer pour déclencher sans le moindre temps de chargement une solution imprévue au problème, du genre coup de poing bien placé si vous êtes du genre mauvais.
Au niveau du cheminement, les développeurs n'ont pas apporté de grosses modifications, ce qui n'était de toute manière pas trop utile vu qu'on n'avait pas grand-chose à reprocher de ce coté à
Mass Effect premier du nom. En gros, une fois dans votre vaisseau, vous aurez toujours la possibilité de fouiner un peu partout pour aller parler aux différents membres de votre équipage et surtout vous placer face à votre carte des différents systèmes, qui sont en règle générale autant de destinations potentielles. Toutes ne doivent pas forcément être visitées pour terminer le jeu et les obligatoires sont de toute manière indiquées à l'écran. Une fois la bonne planète trouvée, on atterrit pour trouver un endroit qui ressemble plus ou moins à une ville et il faudra fouiner un peu pour trouver quelqu'un qui vous aidera à atteindre la destination voulue où il faudra principalement faire parler la poudre et ensuite recruter un nouvel allié. Retour au vaisseau puis rebelote. Répétitif ? Aucunement. Le background et les à cotés sont suffisamment prenant pour plonger dans l'ambiance et s'il est bien possible comme décrit à l'instant de foncer en ligne droite, on ne résistera pas à fouiller un peu chaque recoin du décor pour y trouver quelques quêtes annexes capables de nous rapporter argent, expérience et pourquoi pas équipement.
Comme pour le premier (encore, mais il faut bien un point de comparaison), la majeure partie des systèmes indiqués sont visitables sans que la quête principale ne vous indique d'y aller. Si vous souhaitez vous y rendre, il faudra cette fois faire attention à votre jauge de carburant et faire le plein moyennant quelques sous, souvent près dans une station près d'un relais cosmodésique, pour ne pas vous retrouver à cours en plein milieu de l'espace et payer une surcharge pour vous faire ramener près de la station en question. Bref, une fois votre système atteint, vous pouvez commencer à aller fouiner les planètes qui les composent. L'une des nouveautés de cette suite est que chacune pourra être fouiller avec un radar pour y trouver des minerais. Concrètement, vous faîtes face à un globe et il suffit de déplacer un curseur dessus en analysant si le radar repère quelque chose, auquel cas il suffira de balancer une sonde qui récoltera automatiquement ce qui s'y trouve. Répétitif et peu attachant, ce principe se montre au moins plus gratifiant que dans le premier, surtout que ces derniers servent ici à quelque chose (boost des armes, armures…). Mais il est clair que le tout est clairement à améliorer dans
Mass Effect 3.
Parfois, à peine le radar enclenché, on vous indiquera une anomalie, signifiant à chaque fois que le lieu est visitable. De là, on découvre un point aussi surprenant qu'intéressant. Les développeurs, visiblement soucieux de voir les plaintes des joueurs face aux planètes immensément vides, ont décidé de supprimer l'exploration. Un mauvais point qui conduit finalement à une bonne nouvelle : fini également que les seuls endroits secondaires à découvrir étaient soit une base, soit une épave spatiale, toutes deux avec un design identique d'une planète à l'autre. Maintenant, chaque nouveau recoin est visuellement magnifique et complètement différent à chaque fois, donnant finalement davantage envie de s'attarder sur les quêtes annexes. Et il vaudra mieux s'y mettre de toute manière car, autre changement, tuer les ennemis ne rapportent plus d'expérience ! Seules la réussite des quêtes, principales comme secondaires, vous permettra d'augmenter de niveau. Leveler devient donc beaucoup plus long, en démontre un des succès de la version Xbox 360 qui demande d'atteindre le niveau 30 alors que celui du premier opus demandait un niveau 60.
Si les combats tiennent une part plus imposante dans cette suite, il est donc assez surprenant de voir que le système de progression des statistiques prenne moins d'ampleur. D'ailleurs, la possibilité de maintenant se booster quand on le souhaite, en synthétisant de l'équipement grâce aux minerais, se répercute directement sur notre arbre de compétence. On a beaucoup moins de choix, et encore moins chez nos comparses qui ne disposent maintenant que de quatre compétences en moyenne à upgrader ! Le jeu n'en est pas moins stratégique, surtout dans les hauts niveaux de difficulté, et il faudra réfléchir sérieusement quand vous vous retrouverez face à un mécha surarmé qui peut, si vous restez à découvert, vous envoyer dans l'autre monde en l'espace de quelques secondes. Bioware oblige, on peut toujours geler l'action pour changer d'armes ou choisir de balancer l'une des compétences, à vous ou à vos équipiers. On pourra d'ailleurs créer quelques touches de raccourci sur la croix pour éviter de perdre trop de rythme, même si une fois encore certains adversaires demanderont de figer l'action pour réfléchir à la situation. Dans tous les cas, les joutes sont bien plus pêchues et explosives, sans pour autant se la jouer bourrin.
Suppression de l'équipement à gérer mais ajout de munitions, exploration limité mais décors beaucoup plus variés, moins de capacités à upgrader mais possibilité de booster l'équipement soit même… Une chose est sûre, Mass Effect 2 impose un certain changement. Même si certains choix sont pour le moins douteux (recherche de minerais…), le titre se montre dans l'ensemble bien plus réussi que le premier. Que ce soit techniquement, au niveau du background, de la durée de vie, des dialogues, du rythme, des musiques ou de la mise en scène, le titre de Bioware se place sans mal comme l'un des gros blockbusters de l'année. Ceux qui avaient peur de tomber sur un simple jeu d'action peuvent se rassurer, l'exploration des différents endroits et l'abondance de quêtes vous fera de nouveau passer des dizaines de minutes à la suite sans tirer la moindre balle. Finalement, les principaux reproches du jeu reste un scénario moins impressionnant que prévu et le fait que les développeurs ont supprimé les principaux défauts du premier au lieu de chercher à les améliorer. Inutile de dire qu'on tient tout de même un indispensable de la machine.