A l'heure où la série semble prendre un autre chemin que celui qu'il compte entreprendre sur 3DS, Namco Bandai a toutefois souhaité rendre honneur une ultime fois à son gameplay à la fois archaïque, mais diablement efficace.
Difficile d'oublier
Ridge Racer, même la série qui a fait le bonheur de la PSone à son lancement (pour ne citer qu'elle) a pourtant un passif calamiteux, si l'on s'en tient aux deux derniers opus sortis sur consoles de salon. Gameplay dépassé, pas de véritables licences, graphismes un cran en dessous de la concurrence, on espérait donc le meilleur pour son retour sur
Nintendo 3DS. Mais qu'en est-il réellement ? Je vois venir votre engouement, mais force est de constater qu'il faut le calmer assez rapidement. Vous cherchez une quelconque expérience inédite sur la portable de
Nintendo ? Inutile de vous dire qu'elle n'est pas présente dans ce
Ridge Racer 3D. En l'occurrence on fait donc un pas en arrière, vers les années 90 pour être exacte, un temps où les jeux de courses automobiles n'avaient pas de licences, pas mêmes de dommages, ni même de gameplay collant parfaitement aux tracés. Quoi qu'il en soit, et malgré ce retour en arrière que
Namco Bandai connaît bien, on ne peut que savourer le respect des traditions de l'éditeur japonais, non sans humour évidemment.
Le principal intérêt d'un
Ridge Racer se dissimule dans son gameplay qui se veut donc très rapide, et où le ralentit n'est finalement guère utilisé. Doigt pressé sur l'accélérateur, vous contournez les virages sans même prendre le temps de les voir arriver. En effet, on est très loin d'une simulation, où chaque virage demande précision et adresse sous peine de sanctions. Ici, vous pouvez donc aisément frotter les barrières de sécurité sans vous en faire pour votre classement. Un fait à double tranchant assurément, mais qui fera sans doute énormément plaisir aux fans de jeux de courses qui souhaitent avant tout se détendre sans vraiment se prendre la tête face à de nombreux petits réglages plus ou moins utiles. Mais c'est aussi un défaut, en se bornant à ne pas faire évoluer ce point, les développeurs de
Namco Bandai se risquent sur un chemin escarpé où les fans sont finalement moins nombreux qu'avant. De toute manière, la 3DS a-t-elle un public de pro de l'automobile ? Pour un lancement non, et le grand public devrait très largement adhérer à la prise de position de la série sur ce terrain.
Côté contenu, l'épisode se pare d'un mode solo plutôt complet avec un mode
Grand Prix faisant office de mode carrière dissimulé derrière une série de courses qui débloqueront des circuits supplémentaires, ainsi que des voitures flambant neuves. Certaines pistes sont issues des précédents épisodes, quelques-unes sont inédites, cela permet donc un jeu très complet. Mais là où l'on attendait le plus la série, c'est dans sa partie multijoueurs et c'est ici qu'elle déçoit. Principalement parce qu'on ne pourra y jouer qu'en local, impossible d'y jouer en ligne contrairement à
Super Street Fighter IV 3D Edition. Évidemment, il n'y a aucun lag avec cette option mais tout de même, à l'heure où bon nombre de jeux sur DS le proposent, il est étrange de ne pas avoir droit à du online sur 3DS… Tout juste aura t'on droit à de l'échange de ghost via Street Pass. Mais le studio se rattrape avec des graphismes convaincants et des décors visuellement très colorés. Pour autant, on ne trouvera pas vraiment de grands écarts visuels avec les opus PSP et la 3D, bien qu'immersive à court terme, ne pourra être utilisé bien longtemps sous peine de mal de crâne.
Loin d'être impressionnant, et finalement plutôt vieillissant de par des éléments de gameplay archaïques dignes des années 90 (pas de online, licences à la trappe, pas de simulation…), Ridge Racer 3D s'en sort pourtant avec les honneurs grâce à des fondations qui font encore leurs preuves malgré l'âge de ces dernières. Peut-être la série en a-t-elle encore dans le ventre après tout ?