Ce n'est pas tant le développement du petit Anarchy Reigns qui l'a mené à de multiples reports dans sa date de sortie, mais tout simplement les choix de Sega qui devait bien se rendre compte qu'ils ne tenaient pas là le blockbuster du siècle. Car oui, ce nouveau Platinum Games était de base attendu pour fin 2011, une période déjà sauvagement gardée par le triple-combo des « 3 » : Gears of War 3, Uncharted 3 et Modern Warfare 3. Voyant déjà arriver la mise à mort d'un projet qui ne tente que d'exister un peu sur le marché du multijoueurs, la firme du hérisson à préféré reporter le titre à juillet 2012, avant de faire un nouveau volte-face inattendu, du moins concernant l'occident. Le titre est effectivement disponible depuis six mois au Japon mais alors que l'été reste un moment généralement calme en sorties, surtout chez nous, un nouveau retard sans explication a conduit à une sortie définitive pour ce mois de janvier 2013. De quoi bien démarrer cette nouvelle année ?
Bon, il faut bien avouer que le premier retard a plutôt servi au jeu, qui devait être à la base un simple jeu de fight n'allant pas plus loin que des versus jusqu'à quatre joueurs maximum, rappelant une autre époque qui nous servait du Power Stone ou Spawn sur Dreamcast. Le concept n'a d'ailleurs pas changé d'un poil puisque tout le principe consiste à défourailler la moindre chose qui se présente face à vous grâce à une palette de coups assez variés selon le personnage choisi. Notons d'ailleurs que le casting est à la hauteur du scénario : ultra classique malgré la tentative de faire dans le grand n'importe quoi. Univers post-apocalyptique, dialogues aussi profonds qu'un Gears of War et personnages au design techno-futurique qui n'empêche pas la caricature à outrance : le russe, le black rappeur, le mac, la donzelle, le ténébreux... Avec le doublage français qui va avec ! Au final, seuls deux personnages sortent vraiment du lot : Jack (héros de MadWorld) et Bayonetta, livrée uniquement en édition limitée.
On parle scénario et dialogues oui, et pour une bonne raison puisqu'un mode histoire a été implémenté à la demande de Sega pour ne pas faire trop peur aux joueurs actuels. Le tout servira au final de mode entraînement pour préparer les sessions multijoueurs même s'il y a de quoi s'amuser malgré la franche répétitivité. Les choses se présentent ainsi : deux personnages sont jouables (Jack et Leo), avec donc deux histoires parallèles. Chacun devra arpenter quatre environnements (les mêmes dans les deux cas, avec tout de même quelques petites différences) pour y effectuer une demi-douzaine de missions, à savoir trois « Libres » à refaire autant de fois qu'on le souhaite, et trois autres servant au scénario, menant généralement à un boss. Malgré quelques tentatives pour varier le tout comme des phases de courses ou des séquences de shoot, le principe tourne rapidement en rond même s'il reste inhérent au genre, surtout lorsqu'il s'auto-proclame old-school. Les développeurs auraient peut-être dû opter pour la possibilité de débloquer de nouveaux combos en avançant, ce qui n'aurait pas été du luxe, et les seuls aspects secondaires se limiteront donc à la recherche d'artworks pour la galerie (5 par environnements) et les rangs par mission (bronze, argent, or et Platinum).
Par son approche multijoueurs, on ne voyait pas le titre se chopper la profondeur d'un Bayonetta. Pas de surprise donc : combos, course, lock, choppe, contre... le tout accompagné de quelques bonus sur le terrain comme des armes, de la vie ou des boucliers. A certains moments, n'importe quel personnage pourra utiliser une arme secondaire (la fameuse double tronçonneuse pour Jack par exemple) ou passer en mode furie pour devenir invincible temporairement et multiplier sa vitesse de frappe. Il est également possible de chopper quelques objets du décors comme une voiture ou un bidon explosif pour le fracasser sur le crâne d'un adversaire ou directement lui balancer de loin. Malgré la relative simplicité qui s'en dégage, Anarchy Reigns peut se montrer très exigeant par moment, du fait d'une difficulté qui se fait rapidement grandissante même en mode normal. Les boss peuvent se montrer particulièrement retorses à battre et il faudra rapidement saisir un certain pattern dans les coups et surtout user de la garde et l'esquive pour ne pas rapidement terminer au tapis.
Comme dit précédemment, le multijoueurs reste la principale attraction du titre, en espérant que la communauté reste suffisamment grande pour permettre à tous d'en profiter. De quatre joueurs maximum, chose prévue en début de développement, on passe donc à des joutes à seize qui offre un sérieux bordel à l'écran. Du fun donc, même si là encore le bourrinage ne fonctionnera pas toujours, surtout que chaque personnage propose ses propres coups et options. En plus des grandes batailles, on trouvera d'autres modes pour varier les parties comme des combats en équipe, du 1VS1 en cage, du coopération en survie, de la capture de drapeau ou une sorte de football US à 4VS4 où les touchdowns se mêlent au broyage de faces. Notons que cette composante online n'offre aucun succès/trophées (!) mais la possibilité de gagner de l'expérience (jusqu'au niveau 50) et de nouvelles attaques, suffisant pour motiver les joueurs à squatter les parties un moment. Les possesseurs de l'édition limitée auront en passant droit à deux modes de jeu exclusifs.
Avec moins de huit heures pour boucler le solo en normal (deux camps compris) et un multijoueurs assez riche, Anarchy Reigns remplit donc plutôt bien son cahier des charges, surtout pour un titre vendu 25€ (30 en édition limitée). On signalera que pour ce prix, il ne fallait pas s'attendre à un blockbuster visuel et dans les faits, le titre se place indéniablement comme le plus laid de Platinum Games sur PlayStation 3 et Xbox 360, malgré quelques effets bienvenus comme des événements (bombardement, inondation, tempête de sable...) qui peuvent survenir aléatoirement afin de bouleverser les joutes.
Conclusion :Anarchy Reigns reste une bonne surprise par rapport à l'inquiétude depuis son annonce. Faisant lien avec une époque révolue, le titre parvient à occuper et offrir de bons moments dans un multijoueurs suffisamment complet pour s'éclater entre potes. Il faudra juste espérer que la communauté suivre suffisamment longtemps tant le solo n'offre pas grand-chose d'intéressant, surtout vu l'absence de mode coopération qui aurait pu être un petit ajout intéressant. Un Platinum Games « sympa sans plus » en somme, dont le prix reste la principale qualité.
We allow you to add your own review of a game you have played. Moderators are allowed to delete your review if you do not respect the following rules :
- Your review don't have to be too short or too long (around 4 to 20 sentences).
- Your review need to be understandable. Avoid text errors.
- Like for the boards, flooding, racist content, pornographic links or image links, or warez content is forbidden.