Après Deus Ex : Human Revolution, un autre éditeur s'essaye au jeu de science-fiction opposant les amateurs d'augmentations aux détracteurs de ce genre de procédé.
En rumeur depuis plusieurs années, annoncé il y peu, Syndicate est semble t-il sorti dans la précipitation afin d'éviter de justesse la concurrence à venir. Le sortir cet hiver aurait été suicidaire, cet été aurait été pire, alors il ne restait que la période du début d'année pour réellement percer. On ne peut pas dire que l'on n'a pas été prévenu dès le départ : les têtes pensantes de Starbreeze, celles derrière des hits reconnus comme Riddick, ont tout simplement déserté, et si l'on est loin d'une coquille vide à la vue de ce nouvel épisode, on a clairement l'impression que les talents ont tout simplement oubliée de répondre présent.
Se posant clairement en concurrence avec le dernier Deus Ex de Square Enix, Syndicate s'annonçait cependant plein d'ambition. Les deux productions se ressemblent finalement beaucoup à commencer par une base scénaristique étrangement similaire, quoique peut être plus violente dans le cas du second. Vous incarnez un soldat d'élite embauché par une entreprise développant des puces permettant d'augmenter les capacités du genre humain. Seulement voilà, alors que les travaux touchent à leur fin et que la dernière nouveauté du programme DART est en cours de classification, une fuite a lieu. Armé de vos capacités et de vos armes, ainsi que d'un coéquipier hors pair, il vous faudra protéger les ambitions d'Eurocorp. Si l'on excepte la guerre entre deux consortiums scientifiques, la problématique reste la même à savoir la modification du corps des hommes pour lui implanter des pouvoirs inégalables. Et ici, l'idée va même plus loin, à savoir que vous pourrez faire plier un ennemi en l'obligeant à se suicider ou à attaquer ses amis pour vous défendre. Sans pour autant poser un réel problème de conscience au joueur - le scénario se contentant alors de ne poser que des bases, à vous d'en faire ce que vous voulez - on est donc face à un futur bien morose, et ce, dans les deux cas.
À travers ce scénario, il y a une réelle volonté d'installer un univers particulier. On le ressent notamment grâce aux nombreux fichiers et documents que l'on peut trouver ici et là durant l'aventure, et surtout parce qu'au final, la vie continue autour de vous : les spots de publicités, les « news » diffusés à différents endroits des buildings… on ne peut pas dire que les développeurs aient oublié cet état de fait. Seulement, malgré la plus grande des volontés (voir la meilleure), il est tellement difficile de s'imprégner de l'atmosphère qui émane de Syndicate. Car au final, l'histoire est contée de manière tellement froide, sans réelle personnalité, que l'on s'y embête très facilement. Imaginez simplement une seconde vous faire un Left 4 Dead seul… et voyez le résultat. Évidemment, on ne va pas dire que le mode solo est une catastrophe, car on arrive quand même à s'y amuser et à le parcourir sans trop de difficulté - surtout que le challenge est loin d'être insurmontable, mais si vous cherchez un véritable FPS à ambiance, passez votre chemin.
On pourrait alors se dire que le gameplay apporte un certain nombre de possibilités permettant alors de rendre le tout un peu plus excitant. C'est en partie vrai, mais en grande partie complètement faux. Le DART6, votre puce biotique, offre donc plusieurs fonctionnalités agissant au cœur même de l'individu ou de la machine que vous souhaitez viser. Si c'est un ennemi humanoïde, vous pourrez par exemple faire exploser le chargeur de son arme afin de lui faire baisser sa défense, tandis qu'un bon suicide permettra d'exposer votre santé à un minimum de dégât puisqu'à part regarder votre nouvel allié, il ne faudra pas faire grand-chose. Dans le cas d'une machine, il est possible de la pirater et ainsi la désactiver ou la retourner contre son créateur. La possibilité d'entrer en stase est aussi disponible et permet alors de ralentir l'action pour mieux apprivoiser la menace. Le tout est agrémenté de tutoriaux lourdingues et d'une interface aussi pratique qu'une poussette pour bébé. Syndicate aurait pu se rattraper grâce à un mode coopératif évidemment bienvenu, mais après plusieurs essais, outre un lag tout simplement incroyable et une communauté inexistante, ce mode en ligne s'avère peu enthousiasmant. 9 missions, jouables à 4 joueurs avec une linéarité abusive et un cruel manque de rythme. On essayera de se rassurer en se disant que finalement cette partie là du jeu s'avère bien plus tactique qu'en solo, et que pour réussir à atteindre de jolis scores en fin de partie, vous devrez aligner les ennemis en oubliant surtout pas de soigner vos alliés.
Le titre se démarque cependant de Human Revolution par son univers graphique bien moins sombre. On retrouve ici des pistes vues dans Mirror's Edge avec une certaine tendance à abuser du blanc et du flou visuel qui explosent carrément les yeux dès que l'on s'approche d'un peu trop près d'une lumière : la saturation est réellement dérangeante en pleine partie. Le moteur graphique utilisé semble toutefois maîtrisé par les développeurs, même s'il manque cruellement de détails. La bande-son, enfin, offre quelques moments savoureux à certaines scènes d'action (Digitalism et Flux Pavillion restant parmi les meilleurs morceaux du jeu).
Conclusion : Sans pour autant être aussi catastrophique que ce que pourrait laisser penser le test, Syndicate reste sans doute la grosse déception de ce début d'année. Trop générique pour rester en mémoire, une campagne scénarisée loin d'être passionnante, gameplay sous-exploité... Autant de petits accrochages que l'on aurait aimé ne pas voir de la part de Starbreeze. La volonté est là, il ne restait plus qu'à l'appliquer.
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