Après avoir vu le jour sur PlayStation 3 et PSP pour un succès mitigé (commercialement parlant), l'ombre de
Mario Kart planant depuis la machine d'à-coté, la licence
ModNation Racer s'offre un portage disponible dès le lancement de la PlayStation Vita, afin de se garantir un maximum de visibilité auprès d'un public naissant et avide de curiosités.
Comme on le disait déjà à l'époque,
ModNation Racer est une sorte de fusion entre
LittleBigPlanet et
Mario Kart. D'ailleurs dès l'allumage, le menu central nous invitera à de multiples créations, en commençant par notre bolide. Tout est fait pour créer ce dernier de A à Z, avec tout d'abord le châssis, la peinture, les motifs et autres autocollants, mais également les ailerons, le moteur, le siège, le volant, les roues et quelques bonus visuels du genre la grosse antenne fluo bien cheap. Si le tout n'a qu'un but purement esthétique, le choix coté options est conséquent, et quelques tours de pistes serviront à débloquer davantage d'objets pour nous garantir de ne jamais rencontrer deux fois le même véhicule. On fait ensuite de même avec notre personnage, des vêtements aux goodies en passant le visage. Quelques erreurs de design sautent un peu aux yeux (la pilosité au dessus du casque ?), mais il y a de quoi faire. Pour les moins courageux, il est possible de passer par la case « aléatoire » pour gagner du temps, quitte à appliquer ensuite quelques retouches.
Du coté des circuits, les fonctionnalités de la machine facilite vraiment les choses. La création de la route peut se faire directement avec le doigt, voir en pilotant soi-même le « constructeur de routes ». Évidemment, l'éditeur a beau être très complet et plutôt simple d'accès, il n'en tient qu'à vous de jouer de patience pour pondre des circuits vraiment réussis, et pas un simple enchaînement de tremplins mis au hasard, vous conduisant une fois sur deux derrière une barrière de séparation. Comme pour les karts et les personnages, il est également possible, une fois le tracé effectué et le décor de fond choisi, de lancer une création automatique pour ensuite profiter directement de votre bébé.
Malheureusement, cette première mise en bouche, conduit déjà un premier problème : la navigation dans les menus est incroyablement mal foutue. Les développeurs ont balancé un mixe entre les touches normales et le tout tactile, conduisant parfois à du n'importe quoi avec un menu qui nous demande de valider avec le tactile, nous conduisant alors à un sous-menu où il faudra valider avec un bouton. Résultat, on s'y perd un peu (même beaucoup) au début et quelques heures seront nécessaires pour maîtriser la chose. On reprochera également que certaines choses demandant d'être cliqué à l'écran sont un peu trop petites, conduisant à nous y reprendre à deux-trois fois pour réussir son coup.
Pour ceux qui n'ont pas connu le premier opus (sur PS3 comme sur PSP), le jeu se joue donc plus ou moins comme son homologue chez
Nintendo, tout en étant un poil moins accessible en début de partie avec un bolide beaucoup plus nerveux dans sa façon de tourner, et des projections vers le bas coté plutôt monnaie courante au début. Une demi-douzaine d'heure au compteur et vous vous surprendrez à traverser un stage complet à tout vitesse en étant le trois-quart du temps en dérapage. Pour autant, et les fans de la licence le savent, nous n'avons pas affaire à un bête clone et
ModNation a suffisamment d'atouts en main pour se créer sa propre identité. Les départs canons et les dérapages semblent d'ailleurs être les principaux points communs, vu que le titre se permet de rajouter de petits takedowns contre les adversaires (illimité contrairement au précédent épisode), des armes avec trois niveaux de puissance (il suffit d'en ramasser trois à la chaîne) et la fameuse jauge spéciale qui se remplit avec nos sauts, dérapages et aspirations, et qui permet soit de lancer un gros boost, soit de sortir un bouclier pour survivre aux attaques adverses. Dommage que les armes manquent autant d'originalité, exceptées celles de niveau 3.
Concernant la durée de vie, on pourra dire qu'on en a pour son argent. Une trentaine de circuits plutôt bien conçus, pour au final six championnats (dont un bonus), avec une difficulté grandissante, l'IA ayant tendance à se montrer de plus en plus rebelle. Chaque course proposera trois défis à faire si on le souhaite (un certain quota de dérapages, un tour sans se cogner...) et qui conduiront à l'obtention de nouveaux items pour nos créations. Cinq pièces sont également présentes dans chaque course, permettant ensuite de passer par la case loterie pour débloquer là encore des items, certains étant beaucoup plus sympas que d'autres (comme des véhicules en forme de locomotive). Enfin, obligatoire pour le genre, la présence d'un mode course rapide et contre-la-montre, avec classement online pour chaque piste et échanges de records via Near.
Le titre se basant sur la création, l'échange en ligne de bolides/personnages/circuits est évidemment possible, et se fait de manière très simple. Notons d'ailleurs que le jeu est compatible avec la version PS3 du coté des téléchargements, autant dire qu'il y aura dès la sortie de quoi s'amuser (pour ceux qui n'auraient pas touché aux précédentes éditions). Comme d'habitude, il sera possible de voter pour chaque création pour directement retrouver les meilleures. MAIS (et on ne le met pas en majuscules pour rien), le jeu s'offre une tare monumentale : l'absence de multijoueurs en ligne, seul le local étant supporté. Un véritable choc quand on sait que
Mario Kart le faisait déjà sur DS, mais face à la levée de boucliers des joueurs, les développeurs ont promis qu'ils tenteront de l'incorporer par la suite, via une mise à jour. La présence d'un trophée « Gagnez 100 courses en ligne » ne doit pas être innocent de toute manière. En passant, il serait bien qu'un patch corrige les nombreux ralentissements dès qu'il y a trop de choses à l'écran, ainsi que les temps de chargements souvent abusés (30-40 secondes avant le départ de chaque course).
Conclusion : Ne vous y trompez pas : ce nouveau
ModNation Racers n'a rien d'une véritable suite, le titre n'étant qu'un portage rapidement amélioré de l'opus PS3. On y retrouve donc toute la richesse de la licence (les défauts aussi), mais très peu de nouveautés, le tactile n'étant finalement utile que lors de la création d'un tracé, et énervant dans les autres cas. On ne conseillera donc le titre qu'à ceux n'ayant pas encore touché à la licence, en espérant que le multi en ligne arrive rapidement.