Au bout de quatre épisodes, la série Forza est parvenue à tenir la dragée haute à son concurrent direct (Gran Turismo donc), créant ainsi deux écoles qui militent avec hargne pour leur poulain, ce qui n'a rien de difficile puisqu'il s'agit de deux exclusivités propres à deux machines différentes. La guéguerre, encore et toujours. Alors qu'on ignore encore quand arrivera le cinquième opus et surtout sur quelle machine, Turn10 et surtout Playground Games profitent d'une période d'accalmie pour faire un petit détour vers les grands espaces, pondant ainsi le premier spin-off de la licence qui a toutes les cartes en main pour devenir une saga à part entière. Voyons cela.
Coté gameplay tout d'abord, le jeu ne choquera aucunement ceux qui ont retourné Forza Motorsport 4. On garde toujours une approche assez simulation mais avec divers choix de difficulté pour essayer de contenter tout le monde, du facile avec freinage automatique au mode pour les férus avec désactivation de toutes les aides, dans la jouabilité comme à l'écran. Malgré cela, les développeurs ont tout de même penché pour un esprit un peu plus arcade, qui se ressent par exemple du coté des dégâts (uniquement visuels), n'influant en rien sur la conduite et poussant la plupart des joueurs à jouer des coudes pour passer des courbes un peu trop vicieuses, nous sauvant plus d'une fois la mise. L'IA reste elle dans le classique et suit généralement son chemin en rechignant dès qu'on la pousse en dehors de ses rails, même si elle n'est pas à l'abri d'une petite erreur, particulièrement lorsqu'il y a un peu de circulation.
Le jeu se découpe en deux modes, dont l'évident solo qui nous laissera voguer tranquillement dans une map assez grande. Colorado oblige, la situation ne sera pas des plus denses et si le désert primera sans surprise, les développeurs ont tenu à apporter un peu de variété, nous emmenant parfois dans des bourgades reculées, une zone industrielle ou encore le cœur du festival Horizon, centre de cette nouvelle « aventure ». Le principe est simple : sous un prétexte et une ambiance à la Need for Speed (ce qui ne plaira pas à tous), vous devrez grimper les échelons pour gagner en popularité et finir maître du championnat. Chaque pallier est symbolisé par un bracelet, et le moyen d'obtenir le suivant reste de terminer les différentes courses proposées d'un bout à l'autre de la carte, nous laissant une certaine marge de manœuvre puisqu'il ne faudra pas forcément être premier à toute pour obtenir notre sésame.
Terminer le jeu en ligne droite ne prendra qu'une dizaine d'heures mais ce sera au prix de nombreux efforts, quand ce n'est pas notre carte bleue elle-même qui chauffera inutilement. En effet, chaque course reste l'occasion de gagner un petit pécule, grandissant en fonctions de nos prouesses, de notre place en fin de parcours et bien entendu des aides désactivées ou non. Le jeu ne se contente d'ailleurs pas de proposer des courses « Festival » puisqu'au fur et à mesure de notre avancée, on nous laissera affronter des rivaux, prendre part à des courses de rues uniquement pour l'argent ou encore défier n'importe quel conducteur sur notre chemin en se plaçant derrière lui. Tout cela dans l'optique de remplir notre garage de véhicules ou d'améliorer ses derniers (de manière très simple, on reste dans de l'arcade), ce qui sera obligatoire puisque la plupart des courses demanderont soit un certain type de véhicules (de type E à S, sans parler des modèles spéciaux), quand ce n'est pas carrément la marque.
Si vous ne possédez pas le véhicule demandé, il faudra soit tenter de le gagner d'une manière ou d'une autre (en battant un rival pour récupérer sa caisse par exemple), soit l'acheter tout simplement. Problème, si vous vous êtes amusé à avancer trop vite sans prendre le temps de faire quelques à-cotés, vous risquez rapidement de vous retrouver à sec, vous obligeant à vous rabattre sur un modèle de piètre qualité (détruisant toute possibilité de terminer dans les premières places) ou, et c'est là qu'entre en jeu notre carte bleue, acheter des jetons avec de l'argent réel pour les échanger ensuite contre le bolide voulu. L'évolution messieurs. Entre ça, les bonus de précommande et le Season Pass hors de prix, le quidam s'étant contenté d'acheter le jeu n'aura pas d'autres choix de faire fumer le bitume pendant des heures pour espérer se procurer les meilleurs véhicules valant plus de deux millions.
Bon, fort heureusement, on ne rechignera pas trop vu que le plaisir y est. On ne voit pas le temps passer à arpenter ces terres pour enchaîner des courses pouvant aller du petit parcours sur plusieurs tours à des courses chrono contre des ballons ou de petits avions, le meilleur restant les rush (trop rares) où la vitesse, la maîtrise de son véhicule et les réflexes pour éviter la circulation priment sur tous le reste. Foncer à 325km/h en voyant l'écran trembler sous notre vitesse reste toujours aussi trippant. Notons que si une bonne partie des épreuves se déroulent dans des parcours dit-fermés, on trouve quelques cas sans barrière, où certains raccourcis sont à prendre pour gagner du temps.
Si tous les jeux du genre peinent à se renouveler avec le temps, on pointera tout de même que cet aspect est un peu plus renforcé dans Forza Horizon, ne serait-ce que parce qu'il livre trop rapidement ses meilleures cartes. Pas besoin d'attendre le meilleur bracelet pour voir apparaître des courses de bolides supérieurs par exemple, chaque vague de nouvelles épreuves ayant des allures de fourre-tout où on trouve en vrac des courses de tous les types, seuls les modèles étant différents afin de mettre en avant la centaine de bolides proposés dans ce spin-off. Heureusement, les quelques à-cotés nous permettent d'avoir toujours envie de rouler. Dans le lot, on trouvera des panneaux à percuter (une centaine en tout) pour obtenir des réductions en magasin ou encore des zones à explorer pour trouver des véhicules de collection. Le meilleur restera la jauge de popularité qui augmentera en course comme en « balade » selon nos performances (drift, dépassement, aspiration, destruction de petits éléments du décors...), le tout sous un système de combo afin de débloquer là encore de nouvelles épreuves.
Du coté du online, les choses se font simplement avec principalement un enchaînement de courses où nos performances de drift et autres ne serviront pas cette fois à une quelconque jauge de popularité puisqu'elles permettront juste d'obtenir un meilleur multiplicateur d'xp en vue de nouveaux rangs, symbole classique des jeux multijoueurs aujourd'hui. Chaque rang actionne une petite roulette de bonus offrant d'ailleurs soit de l'argent, soit une voiture, à réutiliser en solo. Une formule classique et quasi sans lag, où on subira davantage le fait que les dégâts ne soient que visibles. Car oui, s'il est facile de taper sur le coté d'un adversaire IA pour mieux aborder une boucle, les choses se retournent évidemment contre vous face à des joueurs humains. Arriver en première place face à une courbe du diable avec cinq adversaires à vos fesses, c'est un peu la mort assurée.
On signalera tout de même que le multijoueurs offre un peu plus que de simples courses, les développeurs ayant voulu transmettre l'expérience « off-road » à travers trois autres modes de jeu : Roi, Infection et Chat/Souris. Le premier consistera, pour celui qui incarne le roi, à foncer pour éviter le contact des joueurs, les autres devant le toucher pour devenir à leur tour le roi (celui qui est resté roi le plus longtemps gagne la partie). Le second propose la formule classique des infectés qui doivent toucher les autres pour les contaminer à leur tour, tandis que Chat/Souris demandera aux « chats » de gêner les « souris » pour qu'ils terminent la course en le moins de temps possible. Amusant, sans plus, ce genre de modes étant toujours plus amusant dans les FPS. Notons tout de même qu'il est possible de jouer en mode Balade, avec jusqu'à huit joueurs se promenant sur l'intégralité de la Map, le chef de groupe proposant ses propres objectifs.
Pour terminer, on reviendra rapidement sur le fait que Forza Horizon incarne une petite beauté technique, jamais avare en effets, fluide comme il faut et proposant une modélisation très poussée pour chacun des véhicules, marque de fabrique de la licence. On vous conseillera d'installer d'urgence le jeu sur votre disque dur pour éviter quelques problèmes de freeze ou de textures ayant du mal à apparaître. Petite mention également pour la bande-son, avec des musiques de qualité certes très variable, mais complété par un certain boulot pour pouvoir proposer trois radios différentes avec leurs lots de commentaires et interview, intégralement doublés en français. Toujours sympa.
Conclusion : Si vous trouvez à la fois les anciens Forza trop axés simulation et les divers Burnout/NFS trop branchés arcade, alors Horizon est clairement fait pour vous, le spin-off mixant le tout pour une très bonne expérience, finalement proche d'un Test Drive, mais en bien plus travaillé. Certains diront que le titre reste susceptible de plaire au plus grand nombre, d'autres qu'il aura du mal à trouver son public à trop ratisser large. Dans tous les cas, il s'agit d'une très belle exclusivité Xbox 360, qu'on prendra presque comme une nouvelle licence.
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