Loin de toucher la perfection, la licence Sniper Elite est tout de même parvenu à satisfaire les amateurs qui aiment se traîner doucement dans les broussailles avant de placer un headshot magnifique au pauvre mec qui fumait sa clope à environ 1km de là. « L'autre » série, Sniper : Ghost Warrior traîne elle le lourd héritage d'un premier épisode qui n'a convaincu que peu de monde. Cette suite tardive parviendra t-elle à corriger le tir ? Non, pas vraiment.
On va économiser du texte en passant rapidement au dessus du background insipide avec des personnages tous plus clichés les uns que les autres qui doivent mettre fin aux agissements d'une des têtes d'Al-Qaïda. Très original donc. Attaquons nous de suite à l'une des grandes nouveautés de ce deuxième épisode : son moteur. En 2010, Sniper : Ghost Warriors était le symbole d'un Chrome Engine 4 mal utilisé. En 2013, Sniper : Ghost Warriors 2 est le symbole d'un CryEngine 3 mal utilisé. Si Crysis 3 sur consoles ne tenait évidemment pas la comparaison face au modèle PC, on ne pouvait décemment dire que le titre était décevant d'un point de vue technique. Pourtant, c'est bien simple, le titre de City Interactive fait l'exact inverse avec des décors manquant cruellement de détails, des effets qui datent du début de cette génération et une modélisation des personnages totalement risibles. On peut le dire, il est difficile manette en main d'imaginer que les deux jeux tournent sous le même moteur tant l'écart est monstrueux.
Coté, gameplay, on a presque envie de dire que le début du jeu annonçait quelque chose d'interessant. Le tutorial laissait en effet entrevoir de nombreuses possibilités comme des zones à appréhender d'une certaine manière avec possibilité de la traverser sans se faire voir ou sniper un par un chacun des ennemis sur le terrain en choisissant bien l'ordre pour éviter de sonner l'alerte. Quelques bonnes idées étaient d'ailleurs au programme, comme tirer sur un élement du décors pour attirer un ennemi (et en profiter pour séparer un groupe) ou, dans le cas inverse, tirer sur la grenade accroché à la ceinture d'un d'entre eux pour taper le triple kill. En rajoutant à cela quelques killcam au ralenti qui offre un certain effet et des niveaux un peu plus large que de simples couloirs, on se disait que le titre parviendrait à proposer un minimum de qualité. Problème, le jeu ne se renouvelle absolument pas et finit surtout par tomber dans la facilité propre aux autres FPS.
En effet, les exemples décrits oplus haut résument simplement l'intégralité des possibilités de l'aventure, en rajoutant à cela que le titre se montre totalement linéaire dans son avancée et son approche des zones. Nous offrir une paire de jumelles pour repérer l'emplacement des ennemis est inutile dans 90 % des cas puisqu'on nous indique avec un gros logo l'emplacement de chacune des cibles prioritaires, à buter dans l'ordre indiqué. Alors oui, on peut très bien contourner cela en snipant qui on veut quand on veut mais leurs emplacements sont généralement conçus pour devoir suivre obligatoirement les ordres, jusqu'à parfois provoquer des bugs de scripts si vous n'en faîtes qu'à votre tête. En résulte une sorte de Call of Duty en plus posé, et ce n'est qu'un début.
Car dès l'acte 2, tout s'accélère pour effectivement tomber dans la routine de la série d'Activision (et bien d'autres), avec son lot d'explosions et de situations où on passe son temps à courir. Pourquoi pas dans les faits ? La vie de sniper n'est d'ailleurs pas forcément toujours de tout repos. Mais la moindre des choses est d'assumer ce parti-pris et il reste surprenant de voir que notre héros, même pris au piège dans une zone blindée d'ennemis, n'a jamais la jugeotte de ramasser une grenade ou tout simplement une mitrailleuse à coté d'un corps ennemi, l'arsenal dans la totalité du jeu se résumant à notre fameux sniper et un silencieux. Aussi étrange que cela puisse paraître, le jeu n'est pas non plus incroyablement ennuyeux et certains phases ressortent du lot et plairont peut-être à un certain (grand) public qui souhaite vivre quelques moments de bravoure sans se prendre la tête.
Mais pour les autres, les plus minutieux, difficile de jubiler surtout face à la durée de vie qui tourne autour de la demi-douzaine d'heures, du moins selon votre façon de jouer. Car si au début, on aime prendre son temps en progressant accroupi voir carrément en rampant la plupart du temps, on décèle rapidement les failles de l'IA désastreuse qui se planque très mal (fatal face à un sniper) et qui surtout a troqué son cerveau pour rien d'autre en compensation. Car plutôt que d'être repéré (parfois de manière abusive comme chez la concurrence), on a affaire à une jauge. Si on est à découvert face à des ennemis, elle se remplit simplement et une fois dans le rouge, c'est l'alarme. Seulement, on a aucun mal à jouer avec ça car il suffit de maîtriser tranquillement nos déplacements d'un passage à l'autre pour éviter qu'elle se remplisse totalement, laissant les ennemis immobiles dans leurs coins.
La principale difficulté de l'aventure vient finalement, et c'est logique, de son mode difficile. Pas forcément parce qu'on meurt plus rapidement mais tout simplement parce que le jeu désactive alors les aides à l'écran. Ainsi, les modes facile et normal se contentent juste de maîtriser nos tremblements, à la fois en maintenant notre respiration et selon notre position (il est plus facile d'être stable dans sa vie accroupi ou allongé), le reste étant géré tranquillement par les marqueurs. En revanche, les choses deviennent bien plus compliqué une fois qu'on passe à la difficulté supérieur puisqu'il faut non seulement prendre en compte la distance de l'ennemi (jouant sur la retombée de la balle) mais également la force du vent. Plus intéressant, mais là encore, l'IA aidera à ne pas rendre trop critique nos échecs. Un dernier mot sur le multijoueurs : un mode, deux cartes (heureusement bien construites). Pas de quoi y passer des semaines donc.
Conclusion : Certains parleront d'un jeu à petit budget, rendant plus ou moins pardonnables les failles techniques. Pas faux. Mais il faut dans ce cas se rattraper sur le scénario, les personnages, l'esthétisme et tout simplement l'approche coté gameplay, ce qui n'est pas le cas ici. En ressort un simple petit jeu (facilement trouvable à moins de 40€), qui ne va pas plus loin que le Call of Duty-like en plus posé.
We allow you to add your own review of a game you have played. Moderators are allowed to delete your review if you do not respect the following rules :
- Your review don't have to be too short or too long (around 4 to 20 sentences).
- Your review need to be understandable. Avoid text errors.
- Like for the boards, flooding, racist content, pornographic links or image links, or warez content is forbidden.